Dernière mise à jour le 04 novembre 2024
C'est la 3e campagne pour l'essai Zéro fuite : Un essai système en terre de craie pour évaluer les cultures conduites sans pesticides, mais avec apports d'engrais.
Le blé, après une première campagne compliquée suite à des pertes de pied à cause de cisaillement par gel mécanique en mars 2019, a obtenu des résultats respectables en 2020. Pour cette campagne, la récolte semble à la hauteur des espérances. Le manque d’épi à la récolte depuis deux ans est résolu par une hausse importante de la densité de semis. Le désherbage est assuré par un passage systématique d’une bineuse à céréales. Selon les années, il est complété par des passages de herse étrille ou de roto étrille. Le résultat n’est pas totalement satisfaisant. Le gaillet reste partiellement contrôlé et nous avons un défaut d’enfouissement des graines de vulpin par le labour après le piégeage des nitrates par les repousses de colza et la technique de faux semis est peu efficace depuis deux campagnes. Le mélange de variétés tolérantes aux maladies, couplé à des pressions faibles, donne totalement satisfaction.
Le pois de printemps est maintenu dans la rotation pour nous permettre une implantation du colza en non labour et laissant la possibilité de réaliser du désherbage mécanique. La technique du semis direct dans des chaumes de pailles est possible. Elle est efficace sur les levée des dicotylédones mais la gestion des graminées (vulpins, ray grass, repousses) sans chimie reste un frein. Le désherbage du pois est assuré par des passages successifs de herse étrille. Le résultat est correct. Nous pensons encore améliorer la performance du désherbage en augmentant la densité de semis. La première année, nous avons réalisé un tri à la ferme pour séparer les graines de gaillet au pois. Nous subissons la tordeuse. L’impact est principalement qualitatif et cette culture reste très sensible aux fortes températures à la floraison ce qui impacte fortement la productivité.
La betterave fait partie des deux cultures pour lesquelles nous rencontrons des difficultés. Nous ne maîtrisons pas encore les problématiques désherbages sur le rang et les viroses. Le retard de semis limite les viroses mais il compromet la levée les années sèches. Pour limiter le salissement, il faut réussir la levée rapide des betteraves sans pluie par un bon contact de la terre fraîche – graine. Dans ses conditions, la levée des adventices est retardée par rapport à celles des betteraves. Sans faux semis, si c’est la pluie qui fait lever les betteraves, les adventices lèvent en même temps. Dans ce cas, une parcelle propre est plus difficile à obtenir. Même si le résultat n’est toujours pas à la hauteur des attentes, une stratégie se dégage grâce aux suivi chez les producteurs de betteraves BIO : faux semis, désherbage avec herse et ou roto étrille précoce, bineuse sur le rang. La nouveauté 2021 est la machine à pneus pour arracher les chénopodes début juillet qui a réalisé une belle prestation. Des aménagements paysagers (haies-bandes fleuries) sont présents pour favoriser l’action des auxiliaires. Il est cependant difficile d’évaluer leur performance sur les pucerons et les nouveaux prédateurs (teignes et charançons).
Le colza est la culture que l’on savait réussir avec peu de pesticides il y deux à trois ans grâce aux travaux menés avec les groupes d’agriculteurs en Agriculture de Conservation des sols. Le semis précoce associé à des couverts avait permis de supprimer les insecticides d’automne. Au cours des trois campagnes, nos leviers agronomiques sont mis à défaut suite à une pression élevée des ravageurs à l’automne et des soucis de levée, amplifiés par des à coup météo au printemps, Pour cette campagne, le colza est retourné pour être remplacé par un tournesol. Une manière comme une autre de résoudre ou déplacer des problèmes. Sur le lycée, la parcelle cette année est un rouge colorée et avec une faible pression oiseaux. Le tournesol est très satisfaisant. Pour la nouvelle campagne, nous allons tester le principe d’attirer les ravageurs d’automne du colza vers nos couverts d’inter-cultures en y associant des espèces très attractives.
L’orge de printemps est une culture réputée peu exigeante en pesticide et elle le confirme. Sa forte capacité d’étouffement sur les adventices complète le passage de herse étrille au printemps. Le salissement reste contrôlé pour un faible coût. La nuisibilité maladie est faible. Les rendements sont proches de la plaine. En revanche, on restera sensible aux problématiques de viroses comme en 2020.
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