Dernière mise à jour le 04 novembre 2024
Près de 300 ha de miscanthus sont aujourd’hui cultivés dans le département de la Marne. Cette culture pérenne, aux débouchés variés, présente un intérêt fort pour la protection de la ressource en eau, notamment au sein des Aires d’Alimentation de Captages (AAC).
Entre 2020 et 2022, la Chambre d’agriculture de la Marne a piloté un essai de désherbage mécanique du miscanthus, dans l'Aire d'Alimentation des Captages de Châlons-en-Champagne, avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN).
Le Miscanthus géant, est un hybride stérile, non envahissant, qui se reproduit uniquement par rhizomes. Les parcelles implantées le sont pour une vingtaine d’années et l’emploi d’intrants se limite généralement à l’usage d’herbicides au cours des deux premières années d’implantation. La culture ne nécessite ni fertilisation, ni protection fongicide et insecticide, est identifiée comme culture à « Bas Niveau d’Impact » par l’AESN et présente un intérêt certain pour la protection de la ressource en eau. Dans la Marne, les rendements moyens observés vont de 11 à 15 tonnes de matière sèche à l’hectare.au Seine-Normandie (AESN).
L’expérimentation menée à Sarry, sur une parcelle située au sein des périmètres de protection des captages de Châlons-en-Champagne, d’avril 2020 à mai 2022, consiste à évaluer différentes stratégies de désherbage allant du tout chimique au tout mécanique.
Cet essai démontre qu'il faut une maîtrise rigoureuse des adventices pour assurer un développement homogène et rapide du miscanthus.
Le témoin « zéro désherbage » montre ainsi une baisse conséquente du nombre de plants par hectare et un retard de développement marqué, non compensé en seconde année.
La modalité chimique a permis d'assurer une installation rapide et un bon développement du miscanthus. Dans les modalités désherbées mécaniquement, la pression adventice y a été plus élevée. On y observe donc une densité plus faible et un développement mois rapide du miscanthus mettant en question la pérennité de la plantation (une intervention chimique a du être réalisée en juin 2021 sur toutes les modalités pour assurer la continuité de l'essai).
Dans la mesure où son implantation est réussie, cette expérimentation ne remet pas en cause les avantages environnementaux du miscanthus. En outre, cette culture peut présenter un potentiel intérêt économique, alors que ses débouchés se multiplient (valorisation énergétique, paillage horticole / viticole, litière, alimentation pour animaux ou encore biomatériaux) et que les filières commencent à se structurer.
Avec cette filière miscanthus en pleine construction, cette culture pourrait, par conséquent, présenter dans les années à venir un intérêt à la fois économique et environnemental dans notre région.
L’Agence de l’Eau Seine Normandie souhaite encourager le développement du miscanthus et autres cultures dites « BNI » au sein des AAC afin de protéger la ressource en eau. A ce titre, elle subventionne ainsi à 40 % les coûts de plantation, sous réserve que le miscanthus soit conduit en zéro phyto et que la parcelle soit située dans une Aire d’Alimentation de Captage. |
Pour plus d'informations :
Guillaume TURCK - guillaume.turck(at)marne.chambagri.fr - 06 72 91 96 32
Anaïs DELBARRE - anais.delbarre(at)marne.chambagri.fr - 06 72 27 53 23