Dernière mise à jour le 04 novembre 2024
Le groupe historique des 12 fermes DEPHY Marne a fait le bilan de la campagne 2021 : évolution des IFT et résultats économiques pour le blé, le colza, l'orge de printemps et la betterave
Les deux dernières campagnes ont été agronomiquement difficiles. En 2021, c’est la sècheresse lors des semis de colzas qui n’a pas permis une levée et une croissance des colzas pour lutter efficacement contre les ravageurs.
La récolte 2020 restera en mémoire avec une pression ravageur particulièrement intense sur la grande majorité des cultures : virose sur blé, grosse altise sur colza, virose sur betterave et pucerons sur orge de printemps ; sans parler des à-coups climatiques qui ont marqué fortement la productivité des cultures (gel début floraison des colzas et sècheresse sur orge de printemps et betterave).
Malgré tout, la réduction de la chimie est maintenue à l’échelle de l’exploitation. Les IFT (Indicateur de fréquence de traitement) hors herbicides (fongicide, insecticide et régulateur) sont de l’ordre de – 50 % par rapport à l'IFT de références. Les IFT Herbicides sont de -5 % par rapport à la référence historique 2012 et 2015. La réduction des herbicides sur blé, et colza reste annulée par la hausse des IFT herbicides sur betteraves.
Le choix de l’assolement et le décalage de semis a permis au groupe DEPHY d’atteindre un IFT herbicide moyen de 1.2 IFT.
Selon les systèmes (Légumes avec peu de culture d’automne à des systèmes à dominante colza-céréales d’hiver), la pression graminée est plus ou moins élevée. Les IFT herbicide varient de 0.9 IFT à 1.8 IFT. Le désherbage mécanique (herse étrille) n’est utilisé que sur une exploitation.
Le choix variétal et le décalage de semis permet de réduire l’usage des régulateurs et fongicides. Concernant les fongicides, le suivi des modèles et une météo favorable a permis de réduire les doses et le nombre de passage.
Pour les insecticides, un traitement est maintenu pour les semis précoces pour lutter contre les viroses.
Le nouveau groupe DEPHY cherche à ne plus utiliser de chlorure de chlorméquat. Les agriculteurs travailleront autour de l’impasse sur les variétés tolérantes à la verse et des produits de substitution pour les variétés plus sensibles.
D’autres agriculteurs souhaitent travailler autour de stratégies fongicides sans matière active classée CMR. Des semis sans traitement de semence sont testés sur quelques parcelles.
L’assolement permet d’avoir une flore anti-dicot non problématique.
C’est la pression graminée qui nécessite des traitements spécifiques. Cette application permet de contrôler plus sereinement les graminées dans le blé suivant. Le groupe obtient un IFT moyen de 1.4 soit – 30 % par rapport à l’FT de référence. Les IFT les plus faibles sont obtenus sur les fermes qui pratiquent le désherbage localisé et binent le colza.
Les insecticides : il y a des années sans et des années avec !
Les leviers agronomiques se sont démocratisés. Les semis plus précoces permettent d’obtenir des colzas plus résistants. Le semis de légumineuse les étés humides est mis en place. Mais selon l’état de végétation du colza et des associations et selon la pression des ravageurs, la suppression des insecticides n’est pas toujours possible. De plus, 2021 a été une année plutôt difficile. Sur certains secteurs, c’est la grosse alise, qui posent problème ; Sur d’autres secteurs, les méligèthes soit classiques soit poilues. Dans ces cas Nous observons une hausse des IFT.
Le nouveau groupe DEPHY rencontrera Terres inovia ce printemps pour aborder comment favoriser le rôle des auxiliaires du colza par l’aménagement du territoire, le travail du sol des cultures.
La capacité d’étouffement de l’orge de printemps et sa levée précoce permet de contrôler facilement le salissement des parcelles. Une très grande majorité des parcelles ne reçoive qu’un anti-dicot à faible dose en l'absence de vivace. Certains réalisent des impasses grâce à l’usage de la herse étrille.
C’est une culture peu exigeante et qui répond très faiblement aux fongicides. Des réductions classiques de doses des fongicides et des régulateurs sont réalisées. Chez certains agriculteurs, les parcelles sont conduites sans régulateurs pour éviter la phytotoxicité lors des applications contre la casse du col de l’épi. Un insecticide est maintenu contre les lémas sur un territoire spécifique.
Le nouveau groupe DEPHY cherchera à intensifier la pratique du désherbage mécanique pour éviter les herbicides en absence de vivace. Des semis sans traitement de semence sont testés sur quelques parcelles. Les semis d’orge de printemps à l’automne restent minoritaires pour le moment.
La localisation des herbicides couplé par du binage est efficace.
Deux exploitations localisent une partie des traitements avec un pulvérisateur 28 m (buse à 45 cm) et 30 m (buse à 50 cm) avec des semis au RTK. D’autres localisent avec des rampes spécifiques (24 ou 36 rayons) avec guidage par trace ou RTK. Ces pratiques permettent aussi de réduire fortement les doses lors des applications précoces des insecticides. Le frein à la généralisation de cette pratique est principalement la hausse des temps de travaux et la difficulté de binage dans des parcelles à fort dévers.
La betterave était une culture peu exigeante mais la pression ravageur est maintenant préjudiciable (teignes et charançons) et nous ne disposons pas de leviers agronomiques pour le moment pour réduire leur impact. Coté fongicide, le choix variétal permet de limiter la pression de la cercosporiose.
Le nouveau groupe DEPHY cherchera à semer des variétés très tolérantes et productives mais les disponibilités en semences sont encore limitées.