Dernière mise à jour le 04 novembre 2024
Après plus d’un an de travail, le projet se concrétise. Pionnière à l’échelle du département de la Marne, La Communauté de Communes de la Moivre à la Coole (CCMC) a lancé son PSE (Paiement pour Services Environnementaux). Résultat d'un travail mené depuis plusieurs années avec la Chambre d’agriculture de la Marne et les agriculteurs du secteur sur l’enjeu qualité de l’eau du territoire.
A l’origine, un projet expérimental en partie financé par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie qui consiste à rémunérer les agriculteurs pour les services qui sont rendus à l’environnement (PSE).
Entouré de terres agricoles, le captage est classé prioritaire pour sa vulnérabilité aux nitrates et produits phytosanitaires. Le partenariat tripartite envisage une réelle amélioration de la qualité de l’eau. C’est en effet une aire de 2 000 ha qui alimente le captage dont 1 870 ha sont occupés par des terres agricoles.
Il est demandé aux exploitants d’atteindre certains résultats qui garantissent la production d’une eau de qualité. L’agriculteur est rémunéré uniquement si l’objectif est atteint. Concrètement, une quantité d’azote à ne pas dépasser dans les sols à l’automne est fixée, pour y arriver, les solutions passent par le piègeage d'un maximum d'azote durant l’interculture et/ou l'adaptation de la fertilisation azotée. Cela implique nécessairement des évolutions de pratiques agricoles sur l’exploitation.
Les agriculteurs accompagnés par la cellule captage de la Chambre d’agriculture de la Marne travaillent déjà depuis 2013 sur l’enjeu azote et la mise en œuvre de pratiques efficaces. Le PSE constitue un levier supplémentaire. Aujourd’hui la valorisation économique de leurs actions pour l’eau permet une plus grande prise de risque et ouvre à d’autres réflexions.
Pour la Communauté de Communes de la Moivre à la Coole (CCMC), le PSE constitue l’un des trois programmes d’amélioration de gestion des ressources en eau de son territoire. Il complète le schéma de sécurisation et de rationalisation et l’étude de l’aire de captage d’un puit qui présente les mêmes caractéristiques que celui concerné par ce PSE.
Plus largement la démarche s’inscrit dans le projet de territoire. Selon la CCMC « il s’agit de mieux accompagner les agriculteurs dans l’enjeu qualité de l’eau. La stratégie vise à renforcer l’efficacité de mesures préventives. Ce PSE planifier pour une durée de 5 années doit également permettre de mesurer les efforts financiers à engager et de mesurer la tendance des évolutions des taux de nitrates à l’issue de cette période ; il permettra, si les résultats sont là, de baisser les coûts de fonctionnement du traitement actuel de l’eau. Egalement, c’est un message passé au consommateur, il met en évidence que tous les acteurs de la filière eau travaillent à la reconquête d’une eau de qualité et surtout ceux qui pourraient être accusés de l’avoir polluée ».
L’engagement du plus grand nombre d’agriculteurs permettra de gagner en efficacité. Et sur ce point, la première année est très satisfaisante avec 23 exploitations qui sont conventionnés, représentant 78 % des surfaces éligibles. « C’est le résultat d’un travail co-construit entre acteurs du projet, qui a permis de s’assurer de l’adhésion du plus grand nombre » conclut le Président de la Communauté de communes.
Plus d'informations, auprès d' Anaïs DELBARRE - 06 72 27 53 23