Productions végétales
Dernière mise à jour le 29 janvier 2025
Le groupe 30 000 « Gagnons en indépendance vis-à-vis des fongicides sur céréales », aussi appelé Optifongi a débuté, lors de cette campagne 2024, une nouvelle période de 3 ans de recherches pour acquérir des références techniques afin notamment d’approfondir le travail sur l’optimisation des fongicides sur les orges de printemps semées à l’automne. A cette occasion, le groupe accueille également un nouveau membre !
L’objectif reste le même : réduire de 50 % l’IFT (Indicateur de fréquence de traitement) fongicide des céréales par rapport à la référence territoriale (IFT fongicides Champagne Ardennes, sources Agreste : Enquête Pratiques culturales en grandes cultures 2021).
Pour y parvenir, le groupe utilise différents leviers tels que les variétés, l’Outil d’Aide à la Décision Optiprotect et la technique des microdoses fongicides (c’est-à-dire en associant à chaque traitement trois matières actives différentes à 10 % chacune de leur dose d’homologation).
La campagne 2023-2024 a été très difficile avec des conditions climatiques particulièrement favorables aux maladies foliaires.
A cause de la pression maladie, le groupe n’a réussi à atteindre son objectif de - 50 % par rapport à l’IFT de référence que sur les orges d’hiver. Cependant, les résultats obtenus par le groupe pour le blé et l’orge de printemps sont aussi satisfaisants au regard de l’année et sont à peine au-dessus de l’objectif. Seule l’IFT de l’orge de printemps semée à l’automne reste très supérieure à l’objectif mais tout de même inférieur à la référence territoriale (IFT de référence basé sur l’orge d’hiver car il n’existe pas de référence orge d’automne). Mais on le sait, le maintien de l’état sanitaire de cette culture, dès lors qu’elle est semée à la fin de l’automne, reste très compliqué.
Les conditions du printemps étaient propices au développement des maladies. La septoriose est arrivée assez tôt, mais malgré cela, la plupart des membres du groupe ont réussi à maintenir un passage unique de fongicides à dernière feuille étalée sur les variétés peu sensibles, soit en microdoses, soit à dose un peu plus élevée (référence GEDA). Parfois, un passage pour gérer des attaques de rouilles (jaune ou brune) a également dû être réalisé. L’IFT moyen du groupe est de 0.7, et donc légèrement supérieur à l’objectif (0.65).
Alors qu’habituellement l’orge ne nécessite qu’un seul traitement à dernière feuille étalée, les conditions humides du printemps ont poussé à réaliser deux passages en microdoses ou un passage à dose plus importante pour pallier à la pression maladie. L’IFT moyen obtenu par le groupe, 0.4, est légèrement supérieur à l’objectif (0.35).
Malgré la météo printanière, l’état sanitaire des escourgeons a été correct. Tout comme en orge de printemps, différentes stratégies ont été adoptées : certains ont réalisés deux passages en microdoses, d’autres, un seul passage mais à dose un peu plus importante. La rouille naine en début de printemps a parfois obligé un traitement précoce supplémentaire pour la maîtriser. L’objectif est atteint avec un IFT moyen de 0.53 pour le groupe, inférieur à l’objectif - 50 % de l’IFT de référence de 0.65.
L’orge de printemps implantée à l’automne implique une protection fongique plus soutenue, plus importante encore que celle de l’escourgeon car la tolérance aux maladies conférée initialement par la variété ne s’exprime plus : elle est beaucoup plus vulnérable à la rhynchosporiose et à l’helminthosporiose du fait de l’allongement du cycle de végétation durant l’hiver. La pression maladie de l’année a été telle qu’elle n’a pas permis d’appliquer la technique des micro-doses en plaine, d’où un IFT du groupe de 1.17, supérieur à l’objectif - 50 % de l’IFT de référence mais tout de même inférieur à l’IFT de référence. Les essais menés cette année sur OPA avec modalités quatre passages de microdoses vont également dans ce sens : les gains nets avec cette pratique sont conséquents (9.5 à 15.8q/ha) mais restent inférieurs à ceux obtenus avec des doses GEDA. Les travaux d’optimisation des fongicides appliqués sur OPA vont se poursuivre.
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Audrey BIJOT
Conseillère animatrice en développement local
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